Bon ! là, je viens de finir le dernier roman d’Ollivier Pourriol, Une fille et un flingue : rafraîchissant !.. serait le mot qui me viendrait en premier [nous allons y revenir].
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Il faut dire qu’il me fallait changer d’idées-lecture. C’est dire, après les Yalom’s philo, à la mode Spinoza, Nietzsche, Schopenhauer ou Epicure, du début d’été, suivis du « Schopenhauerien » Houellebecq et dans l’ordre, de La carte et le territoire, Les particules élémentaires et (en cours) de La possibilité d’une île, que c’en était un besoin devenu cérébral. Eh puis, faut bien faire des pauses dans les nourritures de l’âme, des fois que ça porte sur l’estomac, y’a pas ; on le dit : y faut savoir lâcher-prise de temps en temps ! En tous cas, c’est même revigorant tout ces dialogues, car y’a pas à tortiller, tout y est, service compris. Il faut dire aussi qu’Ollivier n’y va pas avec le manche du marteau, non, il frappe frontalement et, sans s’arrêter, martèle en assénant toutes ces petits détails qui font les grandes histoires. Le mot est lâché ou plutôt le qualificatif, et celui qui pourrait le bien qualifier en tout cas. Quelle histoire ! en effet, que celle de cette Catherine D. et d’un flingue qu’on lui met en tête et dont elle se saisit (ou pas, finalement)... Ça commence plutôt gentiment, en fait. On n’est pas brusqué, jamais. Les chapitres se succèdent, eux-aussi, avec intelligence et modération. La mise en page est subtile et on rentre, petit à petit, presque à pas feutré dans l’alcôve du 7ème Art. Une antichambre, d’ailleurs où l’on se rencontre, complote, et où l’on imagine ; on y brode bien aussi, parfois, et on lève le ton mais jamais on s’égare dans je ne sais quelle facilité. En tout cas, on est loin des fanfaronnades audacieuses « Houellebecquiennes » car le peu de sexe qu’on y peut trouver n’est ici que suggéré, qui plus est à demi-mot. Pour les sous, l’argent, le flouz, le pognon... c’est une autre histoire, pourrions-nous dire, et ici Ollivier n’hésite pas car « À la fins, c’est la taxe Batman qui va financer Astérix... ». On peut alors avancer, sans aucune crainte, que l’affaire qui occupe notre auteur - « cinéphile de personne » - est bien le cinéma ! et c’est tout l’art qui nous agrée ici, quand « les poètes se cachent pour écrire ». Alors, voilà, le cinéma, dites-vous... mais lequel ? Tous ! et puis aucun, la vie n’est-elle pas le film de tout un chacun... Eh puis, où commence réellement la fiction... Quelle est la vérité au juste ? Un « Cheval blanc à 800 euros la bouteille » ou un Dominique B qui est entendu par la police, où est le vrai-semblable ? Un peu des deux, sûrement... « Marlon Brando avait raison : nous sommes tous des acteurs. Chacun joue son rôle dans la société. ». Mais de quelle société parlons-nous : s’agit-il de celle du spectacle, qui est joué à guichet fermé, ou plutôt de la société des hommes et de la comédie humaine ? Maintenant, et c’est mon avis, même si je serais bien resté un peu plus longtemps dans la salle, c’était un très bon moment : merci Ollivier !