Devons-nous maintenant donner à valider nos budgets nationaux à cette Europe néo-libérale et technocrate ? Serait-ce là le signe avant coureur de la fin des "démocraties d'Etat "?
Vers une destruction annoncée des Etats souverains et indépendants
Après le déni de démocratie selon lequel, en outre, le Président français est revenu sur le vote populaire et Républicain pour le traité de Lisbonne, je me suis plus tard personnellement résigner à refuser de voter aux régionales pour la même raison, celle contre le fait d'abandonner la "souveraine proximité démocratique" à une technocratie de droit, légitimée par l'élection populaire. Je saurai quant à moi garder la tête haute quand, demain, les cantons seront vidés de toute substance pour une nouvelle parodie de démocratie avec des élus territoriaux connus ni des "lèvres ni des dents" (pour faire un trait d'humour). Ce, pour ne pas échapper à l'adage bien connu selon lequel, "loin des yeux, loin du coeur" et du peuple en l'occurrence...
Dans cet acte ultime, ne nous trompons pas, nos parlements n'auront plus qu'à se "ranger" aux prescriptions technocrates européennes. Autant dire que donner nos budgets nationaux à la "signature" de contrôle, c'est autant de perte de souveraineté nationale, d'une part, mais surtout de remise en question des acquis sociaux nationaux, en particulier ; charité bien ordonnée, pour notre terre de France. Le but inavouable étant, ne nous voilons pas plus longtemps la face, un nivellement vers le bas des avancés sociales des pays les plus socialement progressistes.
Une Europe d'économie libérale au nom de la globalisation
Avec les contraintes inhérentes au néo-libéralisme et son cortège de mesures tel que :
- universalisme, imposition des taux directeurs (Banque mondiale, FMI, BCE...)
- loi du marché spéculatif, monopoles, aliénation, délocalisation, inéluctabilité...
- rationnalisme, concurrence du profit immédiat, sur la main d'oeuvre
- investissement, compétition sur la production et marché globalisé
- flexibilité, stress, pathologie et violence du et au travail
- méthode de management, coaching d'outre-atlantique comme d'ailleurs
- travail des jeunes, plus flexibles et chômage de cisconstance
- inégalités des chances, communautarisme
- menace de licencement et pression accrue
- travail de nuit, flexibilité sur les amplitudes horaires...
N'allons-nous pas, ici, nous engager vers la fin des acquis sociaux nationaux ? En France tels que ceux, par exemple :
- particularismes régionaux et locaux, métiers spéciaux, pénibilité du travail, tradition, terroir et agriculture, 35h, travail dominical, contrats à durée indéterminée, protections et couvertures sociales, pourquoi pas les congés payés, heures supplémentaires, lois ordinaires, tribunaux administratifs ou prud'hommes...
Si l'"Europe-unie" est peut-être la meilleure chose qui soit arrivée à l'Europe elle-même (évitant les conflits armées jusqu'à présent en tout cas entre les pays membres), et au monde, qui le sait vraiment (exportation des conflits dans tout l'hémisphère Sud), "l'ascendant" qui est pris par l'économie néo-libérale est, de fait, une régression sans précédent sur l'aspect social des Nations souveraines européennes, avec la fin annoncée du droit du travail national, en tout cas tel que nous le connaissons en France (vers un droit comparé européen... ) ?
Un citoyen national transformé en consommateur européen
Comme précédemment très superficiellement traité (cf.article Pourquoi le libéralisme est mauvais pour l'Humanité 5 et précédents), le consumérisme concourt insidieusement à remplacer le citoyen que nous étions, plus ou moins, en consommateur quasi inconscient plus ou moins consentant...L'endettement tout à la fois des Etats et des citoyens n'étant qu'une manière détournée d'aliénation, au seul dessein de contraindre le contractant à s'enfermer dans une illusion protectrice bienfaisante en apparence seulement.
La technocratie, une arme au service de la ploutocratie, du Marché unique et des monopoles mondialisés
Quand Spéculation financière, précarité, flexibilité, externalisation sont de fait les principaux mots d'ordre d'un système néo-libéral victorieux.
Quand le citoyen est transformé plus ou moins insidieusement en simple consommateur, aveuglé par un consumérisme tout puissant et le diktat médiatico-politique des mass-media.
Quand le bien public ne trouve plus tribune aux yeux d'un bien privé par trop sacralisé.
Quand la valeur du travail est reléguée au rang inférieur d'une évangélisation néo-libérale.
Quand la "tyrannie des experts" et économistes évangélisés font déjà depuis un quart de siècle au moins religiosité d'Etat, eux-mêmes de moins en moins démocratique (pouvoirs accrus, professionnalisation, cumul...)
Les grandes théories du libéralisme le plus orthodoxe n'entendent plus seulement négocier en "bon" capitaliste, mais expliquer en dispensant leur enseignement divin aux populaces, dorénavant quasi-serviles au "dieu Marché" !
Si Bourdieu parlait, à juste titre, d'une noblesse d'Etat(*) quant-à principalement parler de son action rationaliste et pragmatique, quand est-t-il à présent de cette "noblesse" d'Europe ?
Comment en effet, en démocratie s'entend (le pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple(1)) ne pas entrevoir pour les différentes Nations, l'impossibilité de pouvoir ne serait-ce que seulement considérer l'un ou l'autre des élus européens, au delà des simples considérations médiatico-politique ? Quand droite ou gauche ne veut plus rien dire vraiment, en tout les cas n'ayant pas de réelles concordances entres pays membres (nationalistes, monarchistes, conservateurs, droite souverainiste, droite néo-libérale, centre, centre-droit, travaillistes, centre-gauche, démocrates, sociaux-démocrates, verts, socialistes, communistes, gauche, droiche, gautre...).
Il en est fini de la démocratie telle que nous l'appelions de nos voeux en tout cas ! (De démocratie, il n'y eu vraiment qu'une seule et unique tentative prégnante, en Grèce justement et au temps des esclaves et des métèques, où le peuple pouvait à loisir se prêter à la res publica et au vote dans l'agora...)
Si avec un peu plus de 10 millions d'habitants, notre plus "vieille civilisation", la population grecque paye aujourd'hui les "premiers" pots cassés (crise sociale sans précédent, gèle des salaires, flexibilité, perte de confiance, défiance à l'égard du politique et de la fonction publique en particulier, morosité et suspicion...) de ce système inhumain qu'est le néo-libéralisme, la France surendettée a commencé, tout comme l'Espagne ou le Portugal... depuis avant-hier sa descente aux enfers !
Mais cela écrit, que "l'on" se rassure, tous ceux qui n'en ont pas, du moins peut-être encore, pris conscience, il reste des bouteilles de champagne à 44000€ au Majestic à déguster à Cannes cette année...les derniers jeux du cirque mondiaux de la footbalesque ou en ligne sont dorénavant ouverts, les ministres, eux ne souffrant aucun gel de salaire pourront aussi continuer à se balader et les indemnités de nos députés seront payées quoiqu'il arrive;
à moins que...
(*) Cf. Pierre Bourdieu "Contre-feux" aux éditions Raisons d'Agir - 1998.
(1) Abraham Lincoln