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Le jardin d'amexour

Le jardin d'amexour

Parfois de raison, souvent d'intuition, de philologie et des philosophies en général, ce semble pouvoir être l'objet de ce blog... Si cela ne peut seul le décrire totalement, il en reste cependant le principal moteur !


Fiche de lecture « DOM JUAN ou le festin de pierre» une dangereuse comédie de Molière (1665)…

Publié par Amexour sur 24 Avril 2012, 16:38pm

Catégories : #Philosophie

 

De la farce bouffonne au drame, une comédie moderne !

Don-Juan.jpeg

               On trouve l'origine de « Dom Juan » en Espagne, avec l'auteur Tirso de molina dans "El Burlador de Sevilla y combidado de piedra" vers 1630 (le trompeur de Séville et l'invité de pierre), (avant de passer "Don Juan Tenorio" en Italie et à Naples où il séduit la duchesse Isabelle...). Molière (1622-1673)  en fait par sa prose la servante de la raison... « Retirée de la scène par Molière lui-même après quinze représentations, la pièce ne fut pas jouée de son vivant. Et jusqu’à sa reprise à notre époque par Louis Jouvet, Don Juan n’avait pas eu cent représentations à la Comédie-Française, alors que Tartuffe en comptait déjà deux mille cinq cents ! » Œuvres complètes de Molière – Saint-clair 1975.

Où disons-le, il donne à tous la possibilité de s’amender de leur existence singulière et figée et, par le truchement de la simple communication de la pensée, de la dialectique apparaît une possible rédemption dans un échange qu’aucune barrière sociale, même nécessaire, ne pourrait empêcher…Au travers d’un pamphlet presque, il s’agit là de, tantôt dénoncer, tantôt résister mais toujours de parvenir à faire affronter vérité et faux semblant.

 

Don-Juan-Louis-Jouvet.jpeg

               De la fuite à la confrontation, de la fiction à la réalité, Molière transgresse une fois de plus, après « Tartuffe », le conformisme de son temps, médiocrité et complaisance. Une idée en somme de l’humanisme re-naissant. Un joyeux « festin » où la « pierre » des certitudes et des conformismes s’effrite dans la plus dégradante de l'humanité déshumanisée…L’interdit une fois de plus est déjoué, pour le plus grand bonheur des esprits libérés ! Sous les capes, les épées tintent, la justice des hommes, de la lutte, rien est épargné.

 

               Le Seigneur puissant et libertin a toutes les femmes, les possède ; mais la principale est femme défroquée et, morale, elle résiste en premier. Les déterminismes sociaux vont bon train, eux-aussi font de la résistance un honneur et, de l’amour d’une paysanne un saut elle veut faire ; un serviteur un peu couard (Sganarelle) regarde caché, mais il apprend beaucoup et de sa condition, il veut aussi se libérer… Quant à lui, justement, il attend et à la dernière limite de laisser parler son courage et de la dernière heure, il dénonce la supercherie ; refusant de porter toute la responsabilité du maître : il parle, il crie, il hurle en silence et toute l’horreur de la vie…  Aux gueux envieux (les trois paysans et les deux amoureux), aux frères déshonorés (Don Alonse et Don Carlos)  les fantômes de l’âme et du destin vont aider et, si rien n’est laissé au hasard, Molière s’engage à sa façon pour dénoncer son époque.

 

               Concours de circonstances, rebondissements, le naufrage est aussi certain que « deux et deux font quatre » et l’œuvre est haletante ; les passions agissent ; rien ni personne ne pourrait arrêter le temps, c’est la nature de l’homme de le suivre et de le faire ; elle est constante, il faut de la justice… Elle est aux hommes ce qu’elle est à la liberté ; c’est un fait, le droit doit la libérer, la chaîne pend, elle doit être changée ou brisée…L’in-justice ne dure qu’un temps, la résistance la chasse ; le tragique est là et, après l’orage, les doutes, les éclairs, les risques, les pleurs….viennent de l'engagement, de la révolte et du temps les jours heureux, le bonheur ! A la tragi-comédie répond le burlesque, au lion le renard, Molière est un as qui sort sa meilleure carte à la fin et  touche…(cf. le site de la Comédie Française)

 

« Sachez Monsieur, que tant va la cruche à l’eau qu’enfin elle se brise ; et comme dit fort bien cet auteur que je ne connais pas, l’homme est en ce monde, ainsi que l’oiseau sur la branche ; la branche est attachée à l’arbre ; qui s’attache à l’arbre suit de bons préceptes ; les bons préceptes valent mieux que les belles paroles ; les belles paroles se trouvent à la cour ; à la cour sont les courtisans ; les courtisans suivent la mode ; la mode vient de la fantaisie ; la fantaisie est une faculté de l’âme ; l’âme est ce qui nous donne la vie ; la vie finit par la mort ; la mort nous fait penser au ciel ; le ciel est au dessus de la terre ; la terre n’est point la mer ; la mer est sujette aux orages ; les orages tourmentent les vaisseaux ; les vaisseaux ont besoin d’un bon pilote ; un bon pilote a de la prudence ; la prudence n’est pas dans les jeunes gens ; les jeunes gens doivent obéissance aux vieux ; les vieux aiment les richesses ; les richesses font les riches ; les riches ne sont pas pauvre ; les pauvres ont de la nécessité ; la nécessité n’a point de loi ; qui n’a pas de loi vit en bête brute ; et, par conséquent, vous serez damné à tous les diables.»  Sganarelle – fin de l’Acte Vème, Scène II - Don Juan, Sganarelle.

 

Personnages.

ACTE PREMIER Le théâtre représente un palais (Done Elvire connaît la trahison de son époux ; Don Juan est sans aucun remords…).

ACTE DEUXIEME …une campagne au bord de la mer (où la rudesse existentielle du paysan n’a d’égale que la suffisance de la noblesse à son égard…).

ACTE TROISIEME (où la Chevalerie peut croiser mensonge et habitude ; une réalité…).

ACTE QUATRIEME …l’appartement DE Don Juan (les fantômes de l’hypocrisie en exercice…).

ACTE CINQUIEME et dernier …une campagne (la révélation en apothéose…).

 

Pour aller plus loin :   Comédie Française

                               CNDP-CRDP





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