"Révélations de MediapartKarachi: l'enquête de la police luxembourgeoise met en cause Sarkozy " Par
Fabrice Arfi et
Fabrice Lhomme "
L'affaire de Karachi atteint le sommet de l'Etat français. Un rapport de synthèse de la police luxembourgeoise de janvier 2010 désigne nommément Nicolas Sarkozy comme ayant été l'architecte, en 1994, d'un dispositif occulte au Luxembourg qui aurait été utilisé pour le financement illicite de la campagne présidentielle de son mentor Edouard Balladur grâce aux ventes d'armes. «Une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France pour le financement de campagnes politiques françaises», affirment les policiers luxembourgeois."
De rajouter, ce, personnellement, qu'il serait grand temps de finir par considérer la politique comme vertueuse, soucieuse de l'intérêt général et respectueuse de la démocratie, exemplaire dans la conduite des affaires de l'Etat et des Institutions inaliénables...Partant du principe que rien ne pourra plus jamais être "caché" bien longtemps, ce, du fait des canaux indépendants comme Internet à titre d'exemple, les puissants de ce monde ne doivent plus pouvoir commettre d'indélicatesse en l'espèce. En aparté, comment ne pas s'indigner encore, qu'un décoré de la Légion d'Honneur puisse encore la porter, et à titre de second exemple, quant il fut condamné par la France pour corruption !
En ce début de XXIe siècle, allons-nous connaître, de nouveau, un intérim en la personne du Président du Sénat,
Monsieur Gérard Larcher et suites à la démission du Président de la République actuel français, Monsieur Nicolas Sarkozy ?
Souvenons-nous, l'Histoire a connu, en France déjà,
durant la IIIe République :
le conte Patrice de
Mac-Mahon (1808-1893)

, conservateur, Maréchal du second Empire (illustrissime officier général en Algérie, Crimée ou Italie), et tout premier protagoniste du septennat en l'occurrence (20 novembre 1873), fut contraint en effet à démissionner de la Présidence française (succédant à Adolphe Thiers), à laquelle il avait été élu à l'âge de 65 ans par les royalistes, ces derniers croyant qu'il allait les aider à restorer la royauté, le 30 janvier 1879.
Puis ce fut le tour, toujours durant la IIIe République, du très brillant Jean
Casimir-Perier (1847-1895)

, qui succédait des suites de l'assassinat de son prédécesseur Sadi Carnot (1837-1894). Député alors qu'il n'avait pas 30 ans, Républicain "modéré" riche industriel, fils de Ministre et petit-fils du Président du Conseil de Luis-Philippe (plus ou moins équivalent au 1er Ministre d'aujourd'hui) s'opposant aux syndicalistes et à la gauche de l'époque (socialistes aux côtés de Jean Jaurès...), il fut touché lui-même directement par les effets de l'affaire Dreyfus et quitte son poste le 15 janvier 1895 après à peine 6 mois de présidence.
Encore sous la IIIe République, Alexandre Millerand (1859-1943) succédant à Paul Deschanel (1855-1922)

, élu de droite, démissionnera des suites d'une très difficile cohabitation avec la gauche de l'époque...
Puis l'avocat
Gaston Doumergue (1863-1937)

, lui aussi député à 30 ans, démissionne le 8 novembre 1934 de la Présidence française, alors que la crise financière mondiale redouble d'intensité, à la veille de la deuxième guerre mondiale.
Passe sur l'éviction d'
Albert Lebrun (1871-1950), collaboration oblige, que le régime de Vichy et l'"Etat français" va conduire...

Passe aussi sur Philippe Pétain (1856-1951), ce dernier condamné à mort, dont la peine fut commuée, fut emprisonné sur l'Ile d'Yeu en août 1945...
durant le gouvernement provisoire (GPRF)
et la IVe République :
Le général
Charles de Gaulle (1890-1970), l'homme du 18 juin, du discours de Bayeux, (plus tard de la Ve République), ne se résignant pas à abandonner l'idée d'un exécutif "fort",

dans un contexte rendu difficile de l'après guerre et d'un gouvernement somme-toute encore provisoire, démissionne le 20 janvier 1946...Passe le gouvernement provisoire de MM. Gouin (1884-1977) et Bidault (1899-1983)...
Léon Blum (1872-1950), prédécesseur de Vincent Auriol (1884-1966), (l'Homme de la reconstruction, de la sécurité sociale, des allocations familiales, mais aussi de l'ENA ou de l'INSEE...),

l'homme du Front populaire (1936-1937), de la semaine des 40 heures et des congés payés..., chef de la SFIO qui fut emprisonné par le régime de Vichy avant d'être déporté par les allemands. Mais son action sur l'économie et la politique de défense, plutôt moins prégnante, va le conduire lui aussi à démissionner en juin 1937 de la Présidence du dernier gouvernemant provisoire, ce avant une très brêve réapparition "aux commandes" durant 2 mois en mars et avril 1938, et avant de répondre à l'accusation (procès de Riom) d'avoir conduit à la défaite de 1940 des suites de laquelle il est déporté en Allemagne jusqu'en 1945 !
René Coty (1882-1962), lui aussi avocat, c'est le second et dernier Président de la IVe République et il sera également le 1er Président de la Ve République, en allant au bout de son engagement (le seul de tous ces prédécesseurs cités ici), ce , malgrés d'énormes difficultés liées à la décolonisation et aux conflits successifs (Indochine et Algérie, "affaire" du canal de Suez, guerre civile...).
Il fut l'"homme" du retour de de Gaulle au pouvoir.
Charles de Gaulle (1890-1970)

, rappelé donc au pouvoir le 1er juin 1958, et réélu en 1965 (contre François Mitterrand)voit son autorité, pourtant "omnipotente" du fait de la nouvelle Constitution dont il est le protagoniste, décroître et même ébranlée par la crise économique et sociale et les évènements de "mai 68". Il démissionne de nouveau le 27 avril 1969, des suites du "non" qui est donné au référendum sur la régionalisation par l'expression populaire.
Durant ce retour donc, de de Gaulle, notons peut-être en sus de la problématique algérienne, le fait qu'il sera sans conteste aucune l'homme de la disuasion nucléaire et du retrait de la France de l'OTAN en 1966, marquant pour des décennies durant l'indépendance de la France...
Maintenant, rien ne change vraiment ; depuis lors, les affaires ce sont, les unes derrières les autres comme accumulées (sous les présidences GISCARD D'ESTAING, MITTERRAND puis CHIRAC, Ministres et hauts fonctionnaires plus ou moins corrompus, aujourd'hui Sarkozy) laissant à la démocratie ce goût amer qui laisse à l'expression populaire, au peuple, libre-court à une constante défiance vis à vis des "politiques" ; cela semblant, comme irrémédiablement, donner à penser que l'intérêt particulier dépasse l'intérêt général. Donne à penser que l'exemplarité n'est qu'utopie dès lors que la recherche puis l'exercice et la conservation du pouvoir prend le pas sur les convictions politiques.
La démocratie a décidément du plomb dans l'aile et, comme l'écrivait très justement Guy Hermet, dans son ouvrage "l'hiver de la démocratie" , elle semble bien être entrée dans son manteau d'hiver !
Mais dans quel but,
vers quelle réalisation
(gouvernance mondiale,nouveau régime...),
cela est un autre débat !