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Le jardin d'amexour

Le jardin d'amexour

Parfois de raison, souvent d'intuition, de philologie et des philosophies en général, ce semble pouvoir être l'objet de ce blog... Si cela ne peut seul le décrire totalement, il en reste cependant le principal moteur !


Quelle est la différence entre l'homme sauvage et l'homme civil ?

Publié par Amexour sur 4 Mai 2011, 08:48am

Catégories : #Philosophie

"Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simple pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne."

 

"Discours sur l'origine et les fondements de l'ingalité parmi les hommes". Rousseau1.jpgRousseau2.jpg

J-j.Rousseau (1754) en réponse au sujet du concours de l'Académie de Dijon du 13 juillet 1753

  

  

  

 

 

 

A la différence de Kant, Rousseau, sur lequel on est en droit de se poser la question selon laquelle il est étonnamment moins étudié que ce premier sur les bancs de la noble Education, dit que la "sauvagerie" n'est point antérieure à "l'état civil" de l'homme. C'est-à-dire que Rousseau considère qu'à l'état naturel, l'homme est au contraire paisible et non agressif envers son égal, envers son congénère. Il le dit même plutôt méfiant, voire fuyant ; en tout cas "Les seuls biens, qu'il connaisse dans l'Univers, sont la nourriture, une femelle et le repos ; les seuls maux qu'il craigne, sont la douleur et la faim ; je dis la douleur et non la mort ; car jamais l'animal ne saura ce que c'est que mourir, [attention d'ailleurs à tous les raccourcis anthropomorphiques et anthropocentristes à ce sujet] et la connaissance de la mort, et de ses terreurs, est une des premières acquisitions que l'homme ait faites, en s'éloignant de la condition animale." (ibidem). Rousseau3.jpg

 

Si le fil conducteur même de Kant est un plan de la nature et en ce sens, le plan où l'homme concourt par le progrès qu'il ambitionne "universaliste" ce, de grès ou de force pourrais-je dire, à une "fortune*" qui le transcende, Rousseau, lui, en suit un tout autre. Et celui en effet conduisant l'homme et le "genre humain" à se détruire inexorablement. Cela, au fur et à mesure qu'il poursuit son évolution civile, en société serait plus précis d'écrire, mais qui finit par le dépasser, le condamnant à une improbable marche-arrière ; une oeuvre bâtie sur l'empire de la propriété, de la possession et donc, de tous et par tous les maux qui en découlent...

 

Mais alors, dans la nature, "Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile ?"visage.gif

 

 

 

(*) terme de fortune, non à prendre obligatoirement ici comme quelque fatalité, mais davantage comme la destiné "kantienne", voire pourquoi pas dans le sens machiavélien...

 

 

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B
<br /> <br /> Il ne s'agirait pas d'oublier l'oeuvre Hobbesienne lorsque je parle de Kant dans son opposition de principe à celle de Rousseau, car elle est, elle aussi, essentielle dans son altérité, dans sa<br /> réfutation même que Rousseau nous montre à vouloir prétendre que l'homme est naturellement le sujet de tous ses maux. Par exemple, et dans son "Leviatan", lorsqu'il le détermine comme un<br /> combattant qui ne cherche qu'à "attaquer" son prochain...justifiant ainsi l'Etat et en tout cas son union contractuelle. Bientôt suivi de Rousseau dans son "Du contrat social"...D'autres mots que<br /> je trouve tout bonnement admirables ce, tant d'ailleurs par leurs justesses que par leur contemporanéité, méritent d'être cités ici : "Je demande si jamais<br /> on a ouï dire qu'un Sauvage en liberté ait seulement songé à se plaindre de la vie et à se donner la mort ?" Ce qui ne manquera pas, j'en suis sûr d'interpeller quelque réflexion chez mes<br /> lecteurs, ici bas...Mais la grande et principale réflexion de l'auteur demeure malgrè tout celle qui consiste à déterminer le vrai fondement, l'unique origine de l'inégalité parmi les hommes. En<br /> ce sens, il est très intéressant de constater chez Rousseau les paradoxes, eux-mêmes déterminés par la société et ses lois. Par exemple, et sans le citer fidèlement ici, lorsqu'il dénonce que les<br /> lois et le Droit en général est davantage structurant et à la défense ou l'avantage du possédant (propriétaire) qu'à celui qui n'a rien...De rajouter : naturellement !<br /> <br /> <br /> <br />
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